Le Père André Afounana, un prêtre qui aime son sacerdoce et qui s’investit totalement

J’ai connu le père André Afounana quand il est arrivé à Bantè comme curé pour remplacer le père Antoine Adjibogoun qui m’avait envoyé au séminaire dans les années 1971-72. Je l’ai connu comme un homme vaillant, courageux, un prêtre qui aime son sacerdoce et qui s’investit totalement, corps et âme. Je ne dirais pas qu’il a un cœur de père mais un cœur de mère, parce qu’il manifeste une miséricorde qui va au-delà de celle qu’on attend du commun des pères. Cette compassion singulière fait qu’à tout moment, alors qu’il était dans une paroisse de brousse où il n’y avait ni voie bitumée ni autoroute, on pouvait le réveiller pour dire « il y a un malade à tel village... il y a une femme en couches qui a de difficulté à accoucher » pour l’amener à Savalou ou à Bassila. Aussitôt, il prenait sa voiture et rendait ce service d’ambulance. C’est cela qui lui a valu le nom de « Baba alaanu ». Il avait toujours pitié des autres et leur venait au secours immédiatement.

Il a vécu et travaillé dans la pauvreté, parce que la paroisse n’avait pas grand-chose et les quêtes étaient minces. Mais il cultivait la terre pour n’être à la charge de personne. Il avait, dans la paroisse de Bantè, des champs aux quatre points cardinaux. Il y allait lui-même et y faisait participer aussi les chrétiens, surtout les catéchumènes. Il travaillait pour subvenir à ses propres besoins et ne pas constituer une charge pour sa communauté. Ce qu’il trouvait dans son champ, il le partageait encore. En cela, il sut imiter la générosité de notre Seigneur Jésus Christ qui s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Co 8, 9).

Voilà donc la bonté de l’homme que j’ai connu. Il s’est consumé sans parcimonie au service des âmes. Il s’est usé sans calcul. Et je pense que toute cette pauvreté, toutes ces tracasseries ont contribué à affaiblir sa santé, laissant l’avantage à une maladie qui l’a fait partir précocement. Mais les annales de l’histoire le retiendront, et chaque âge le redira à l’âge qui vient : ce fut un homme miséricordieux ! Et comme le Maître l’a dit : « Heureux les miséricordieux : il leur sera fait miséricorde. » (Mt 5, 7). Nous espérons et croyons donc qu’il jouit là-haut de la plénitude de cette miséricorde qu’il a manifestée ici-bas sur la terre. Puisse son intercession nous accompagner sur le chemin des béatitudes dans l’attente des retrouvailles éternelles ! Amen.

Témoignage du Père Hippolyte EWINSOU

Directeur du Centre Diocésain

pour le Mariage, la Famille et la Vie